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Notice Nécrologique - H. Paloc

Notice Nécrologique - H. Paloc
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Notice Nécrologique - H. Paloc
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Notice Nécrologique - H. Paloc

Nous vous prions de bien vouloir trouver ci-dessous la notice nécrologique d'Henri Paloc, ancien Secrétaire Général du CFH, prix Castany 2016, rédigée par J.C. Roux, ancien président du CFH.

 

Henri Paloc

 Grand spécialiste de l’hydrogéologie karstique

1930 – 2021

Henri Paloc est né le 11 janvier 1930 à Montpellier. Il fait ses études secondaires au lycée Joffre de cette ville, puis une licence ès sciences en géologie à l’université. Il s’inscrit ensuite au doctorat de 3ème cycle d’hydrogéologie appliquée aux travaux publics du professeur Jacques Avias et fait partie de la première promotion d’hydrogéologues de Montpellier. En 1961, il présente sa thèse « Hydrogéologie de la région Viganaise ».

 

Durant la guerre, de mars 1943 à mai 1944, il est agent occasionnel des forces françaises combattantes, ce qui lui vaut la médaille de combattant de la Résistance. Il effectue son service militaire actif pendant la Guerre d’Algérie dans l’arme du Génie, de novembre 1952  à mai 1954, et de juin à décembre 1956 comme Lieutenant de réserve.

 

En entrant dans la vie professionnelle, il occupe, de 1955 à 1960, différents emplois : rédacteur au service des sports de l’Ariège, attaché à la Direction de l’exploitation de la SNCF, géologue documentaliste au CNRS.

 

Il entre au BRGM en mars 1960, où il effectuera ensuite toute sa carrière.

Tout d’abord différentes missions lui sont confiées :

- Hydrogéologue détaché au service du Génie Rural de Mauritanie,

- Adjoint au chef du service de géologie appliquée au Génie Civil et à la radioactivité,

- Détaché en tant qu'hydrogéologue conseil à la Direction du plan de la république de Mauritanie.

 

En 1963, Henri Paloc est affecté au Service d’hydrogéologie du BRGM, créé récemment par Jean Margat, où il est chargé de développer la méthodologie de recherche d'eau en région karstique.

En février 1968, il est affecté au Service géologique régional Languedoc- Roussillon, dont il sera nommé Directeur en 1975, jusqu’à sa retraite en 1988.

Néanmoins, il reste conseiller du département « Eau et aménagement », et intervient en appui  aux SGR pour la méthodologie et les études en hydrogéologie karstique.

 

Les travaux d’Henri Paloc en région calcaire, sont multiples et variés.

En 1967 il réalise la première carte hydrogéologique en  milieu calcaire, la carte hydrogéologique de la région Nord-Montpelliéraine au 1/80.000 puis, en 1972, la carte hydrogéologique de la région des grands Causses au 1/200.000.

Il effectue de nombreuses campagnes de recherches telles que celle concernant la Fontaine de Vaucluse, en 1965, où il recueille l’historique des débits de la source, étudie leur régime et la définition de l’impluvium. Il met en place le « Sorgomètre » destiné à mesurer quotidiennement les débits.

Sa participation aux études sur le bassin d’alimentation de la Source du Lez est particulièrement importante puisque qu’il contribue, avec le professeur Jacques Avias, aux travaux qui ont permis de capter l’émergence pour l’alimentation en eau potable de la ville de Montpellier.

Ses études concernent également plusieurs autres sources : régime de tarissement de la Foux de la Vis, sources littorales et sous-marines du Bas Languedoc, sources du Lamalou avec son site expérimental sur l’Hortus, d’Issanka. Ou encore, il contribue à certains travaux d’aménagement réalisés par le BRGM, dont l’essai de captage de la source de Port-Miou, dans les calanques de Cassis, est le plus connu.

A la faveur de ces études, il devient spécialiste des traçages par les produits fluorescents pour rechercher les relations entre les gouffres et l’exutoire des réseaux karstiques montrant ainsi la complémentarité qui peut exister entre la spéléologie et l’hydrogéologie.

Cependant, ce n’est pas pour autant qu’Henri Paloc ne s’intéresse pas à la géologie, stricto sensu. Il participe à la réalisation de plusieurs cartes géologiques : Yssingeaux, Karst de Pégairolles, Buèges, Meyrueis, Nant, Saint Martin-de-Londres, Le Vigan, Le Cheylas et leurs  notices explicatives.

Du fait de sa spécialisation et de ses compétences, il est appelé à effectuer de nombreuses missions à l’étranger. En Arabie, sur l’incidence des communications provoquées par divers réservoirs calcaires sur le régime des sources karstiques d’Al Hassa, au Bostwana, l’étude des dolomies de Kanye pour l’alimentation en eau de Gaborone, au Guatemala pour la première approche de barrages sur le Rio Usumaçinta, en Lybie, pour le captage des sources de Cyrénaïque, aux Philippines, sur l’incidence des venues thermales sur la qualité des eaux de Laguna de Bay.

Il est intervenu aussi dans de nombreuses régions karstiques du monde : Afrique du Sud, Algérie, Allemagne, Angleterre, Chine, Espagne, Etats-Unis, Géorgie, Crète, Indonésie, Irlande, Italie, Liban, Maroc, Mexique, Portugal, Sénégal, Suisse, Tchécoslovaquie, Turquie, Yougoslavie.

Henri Paloc a réalisé, seul ou en collaboration, près de 200 publications de cartes ou rapports inédits.

Il a également fourni des prestations d’enseignement pour plusieurs organismes : ENSG de  Nancy, Ecole supérieure du Génie Rural et des Eaux et Forêts, Ecole supérieure des Arts et Métiers, Ecole supérieurs d’Agronomie de Montpellier et dans des Universités (Paris, Bordeaux, Orléans, Montpellier et Neufchâtel) et a participé au jury de plusieurs thèses soutenues en France et à l’étranger (Belgique, Suisse).

Dès l’âge de 18 ans Henri Paloc découvre la spéléologie. Inscrit au Spéléo Club de Montpellier en 1948, dont il sera Président en 1952, 1958 et 1960, il participe aux explorations de la grotte de la Clamouse, et cette passion ne l’a jamais quitté. Quand il était en poste à Orléans, il n’hésitait pas à faire l’aller-retour jusqu’à Montpellier, tous les week-ends, et occuper tous ses loisirs afin de pratiquer son activité favorite. Il a entraîné son fils Jean-Paul dans ses courses, dès l’âge de 7 ans, et lui a communiqué son virus.

Entre 1949 et 1951, il a notamment été co-découvreur et explorateur du réseau de l’Aven de Rogues et de la résurgence de la Tuilède sur le Causse de Blandas-Montdardier.

En 1952, il fait partie des cinq instructeurs nationaux désignés par le Comité National de Spéléologie pour encadrer le premier stage national de perfectionnement de moniteurs à Saint-Pierre de Chartreuse.

En 1963, il sera l’un des artisans de la création de la Fédération Française de Spéléologie au congrès national de Millau.

A partir de sa retraite, le 31 août 1988, il peut se consacrer pleinement à ces activités qu’il pratique jusqu’à  85 ans et s’y intéressa jusqu’à ses derniers jours.

Henri Paloc a été membre de la Société de Géographie de Paris, qui lui décerne le prix Martel d’hydrogéologie, membre du bureau de plusieurs sociétés savantes : Association Internationale des Hydrogéologues, dont il présida la commission hydrogéologique du Karst et organisa, en 1974, sous la houlette de Gilbert Castany, le Xème Congrès international à Montpellier.

Membre du Comité Français d'Hydrogéologie, dont il fut le secrétaire général durant quelques années, et lauréat du Prix Castany en 2016.

Vice-Président de l’Association française des sciences hydrologiques (AIHS).

Membre de la Société géologique de France, de la Société préhistorique de France, de la Fédération française de Spéléologie, dont il était « membre d’honneur », du Comité français de géologie de l’ingénieur, de l’Union géologique et géophysique internationale, de l’Association française de Karstologie, de l’Union française des géologue et membre du Conseil d’administration du parc national des Cévennes.

Après une vie professionnelle et associative riche et bien remplie, Henri Paloc nous a quittés le 14 janvier 2021, à Alès, dans sa 91ème année. Il a toujours vécu dans cette région des Cévennes qu’il aimait passionnément.

Toutes celles et tous ceux qui l’ont  connu n’oublieront pas son dynamisme, son enthousiasme, sa générosité, sa bonne humeur et son amitié. Malgré son franc-parler de méridional, il restait modeste, sans se vanter de ses travaux ni de ses exploits.

Henri Paloc marquera l’histoire de l’hydrogéologie française dans le domaine de l’hydrogéologie karstique.

Nous ne l’oublierons pas.

Jean-Claude Roux

 

Henri Paloc à la source du Lez

Photo Henri Paloc 2003 Sce du Lez

Henri Paloc à l'Assemblée Générale du CFH, en 2018

Photo Paloc 2018

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