Depuis de nombreuses décennies, la nappe du Haouz (Marrakech), sollicitée pour répondre aux besoins en eau sans cesse croissants de la population et des activités locales, est sérieusement menacée par la surexploitation et la sécheresse. Le climat (global, local) et les oueds jouent un rôle important dans la variabilité hydrologique de la nappe ainsi que sur la qualité des eaux. L’analyse en ondelettes continues, a révélé quatre modes de variabilité (1-2y, 2-4y, 4-7y, 8-12y). La variabilité hydrologique de basse fréquence indique que l’aquifère est contrôlé par les fluctuations climatiques globales, alors que pour la variabilité hydrologique haute fréquence, elle serait contrôlée par les fluctuations climatiques locales des précipitations. L’irrégularité temporelle des précipitations a été décrite (sur 40 ans) et la distribution spatiale de l’indice standardisé de précipitation (ISP) a montré une diminution en direction des zones montagneuses, en lien avec une diminution des précipitations (en moyenne de 10 mm an) ce qui se répercute sur la progression de la sécheresse.**L’évolution piézométrique spatio-temporelle, sur 20 à 45ans d’observation, sur base des cartes piézométriques et les piézomètres de contrôle, a ressorti les tendances piézométriques de cet aquifère. L’approche basée sur SIG et une base de données géospatiale, indique des fluctuations piézométriques irrégulières et une baisse généralisée de la nappe (par endroit 1m an).**Un modèle empirique pour estimer la recharge diffuse, basé sur une analyse multicritère réunissant les facteurs déterminant l’infiltration potentielle, basé également sur le SIG et la télédétection, a permis de générer des couches de données thématiques relatives à la variation spatiale des différents paramètres déterminant la recharge afin d’estimer cette recharge potentielle spatialisée de l’aquifère. Le taux de recharge diffuse de l’aquifère (6200 kmC) varie entre 3,5 et 19%. Une méthode hydrochimique basée sur l’équation d’Eriksson et Khunakasem (concentration en chlorures des eaux souterraines et des eaux pluviales des années 2011 et 2012) a permis de valider le modèle empirique avec toutefois des marges d’erreur comprises entre 3 et 10 %.**